Parabole du pharisien et du publicain
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Lc 18,9-14) - A cette époque, Jésus dit encore cette parabole pour certains qui avaient la présomption intérieure d'être justes et méprisaient les autres : « Deux hommes montèrent au temple pour prier : l'un était pharisien et l'autre publicain. Le pharisien, debout, se priait : « Ô Dieu, je te remercie parce que je ne suis pas comme les autres hommes, voleurs, injustes, adultères, ni même comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je paie la dîme de tout ce que je possède. » Mais le publicain, debout à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel, mais se frappait la poitrine en disant : « Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur ». Je vous le dis : celui-ci, contrairement à l'autre, est rentré chez lui justifié, car celui qui s'élève sera humilié, mais celui qui s'abaisse sera exalté.

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Jésus parle souvent à ses disciples de l'importance de la prière. Lui-même en donne l'exemple : les évangélistes montrent souvent Jésus en prière. Et il en parle fréquemment : il exhorte les disciples à persévérer dans la prière et à faire confiance à Dieu qui écoute et répond toujours. Jésus raconte la parabole d'aujourd'hui pour condamner la présomption de ceux qui vont au temple pour prier et pensent qu'ils sont justes. Jésus venait de libérer un homme possédé par un démon « muet ». Empêcher la parole, c’est renforcer ou du moins rendre plus difficile la solitude des personnes concernées. La communication par les mots est l'une des pierres angulaires de la vie humaine. C'est pour cette raison que lorsque cet homme fut libéré du diable et fut capable de parler, l'émerveillement des gens explosa. Mais l’esprit du mal n’a pas abandonné, il a plutôt renforcé sa résistance et son opposition à Jésus et à l’Évangile. Toute l’histoire de Jésus et de ses disciples de tous les temps est une histoire d’opposition et de lutte contre le mal. Il s'agissait ici de libérer cet homme du mutisme, de l'incapacité de communiquer avec les autres. Comment ne pas penser à la triste condition d’une grande partie de l’humanité incapable de se comprendre, de communiquer ? S'il est aujourd'hui de plus en plus facile d'échanger des informations et de s'en informer en temps réel, cela ne signifie pas qu'il soit réellement facile de communiquer entre les personnes, entre les groupes ethniques, entre les peuples, entre les nations. La mondialisation a rapproché les peuples, mais ne les a pas rendus plus frères. Souvent, en effet, des murs d’incommunicabilité s’élèvent et les tensions et les conflits, parfois dramatiques, s’accroissent donc. Le prince du mal œuvre de manière à accroître la division et l’inimitié. L'Évangile, quant à lui, continue d'inviter les disciples à être attentifs et vigilants, à ne pas s'enfermer dans leurs enclos, pour ne pas laisser le champ libre au démon de l'incommunicabilité. Les accusations et les calomnies contre Jésus et les disciples eux-mêmes ne sont pas rares. C'est ce que faisaient les pharisiens. Mais Jésus continue de nous exhorter à regarder les fruits de sa mission et, pouvons-nous ajouter, ceux des disciples et de l'Église au cours des siècles. Ce sont ces œuvres d'amour qui témoignent de la présence du « doigt de Dieu » dans l'histoire. Jésus est la présence même de Dieu dans l'histoire. Il est l'homme « plus fort » que le mal « fort » qui entre dans la maison, le vainc et le désarme. La maison dont parle le passage évangélique est le cœur de chacun, c'est la communauté chrétienne, où l'amour est plus fort que le mal. Et quiconque est aveugle à cet amour prend en réalité le parti de l’ennemi et devient en tout cas son serviteur insensé. C'est pourquoi Jésus déclare avec intransigeance : « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi disperse ». Il faut cependant être vigilant. La lutte contre le mal nous accompagnera tout au long de notre vie. C’est dans ce sens que quelqu’un parle d’un christianisme « agonique », c’est-à-dire en état de lutte continue. "L'esprit impur", dit Jésus, tentera de revenir même s'il est sorti. Le résultat est dramatique pour ceux qui laissent le mal entrer dans leur cœur par paresse et par souci de choses vaines. Cette fois, ajoute Jésus, « sept autres esprits » entreront dans le cœur. Et la nouvelle condition sera pire que la première